Goma, éruption volcanique : Les sirènes n’ont pas hurlé, Nyiragongo et Nyamulagira sont-ils surveillés d’une manière efficiente par l’OVG ? (Dossier de la Rédaction)

Tard dans la soirée du samedi 22 mai 2021, lors  de l’éruption du volcan Nyiragongo le plus fascinant en Afrique, la coulée était largement précipitée, pour l’instant l’Observatoire volcanologique de Goma a dispatché des équipes sur terrain pour suivre l’évolution exacte de la situation. En ce moment, il n’est pas question d’évacuation vers le Rwanda voisin. La trajectoire de la lave a naturellement freinée, à quelques centaines de mètres de l’aéroport de Goma, d’où les avions ont été évacués dans la nuit, et où tous les vols du jour ont été annulés, a en croire une source aéroportuaire.

Bien qu’un récent rapport de l’Observatoire volcanologique de Goma, datant du 10 mai de l’année en cours avait indiqué que, « l’activité séismo-volcanique au niveau du Nyiragongo a augmenté ». Il faut retenir que, les satellites de l’OVG qui envoient des images pour le gaz émis, la déformation terrestre et les anomalies thermiques, ne fonctionnent plus selon le rythme physico-thermique au quotidien. Alors que, les deux volcans sont très actifs, et particulièrement le Nyiragongo, une activité qui mérite une attention particulière de manière scrupuleuse pour une  surveillance optimale.

La carence d’une technicité spontanée fait que l’OVG soit incapable d’enregistrer et de faire le suivi de l’activité sismique qui conduit à une mauvaise compréhension de la part de la population.

Il est ainsi essentiel de disposer de réseaux de surveillance multi-méthodes multi-échelles robustes autour des volcans, afin de permettre aux scientifiques de l’OVG d’enregistrer des signes de réveil potentiel, et de prévenir à temps les autorités et les populations.

L’historique 

En 1977, une éruption a entraîné la vidange du Nyiragongo : 22 millions de m³ de lave se sont déversés en moins d’une heure, causant la mort d’environ 600 personnes à Goma. La dernière grande éruption eut lieu le 17 janvier 2002, déclenchant là encore une véritable catastrophe naturelle : environ 20 millions de m³ de lave ont coulé jusqu’à l’intérieur de la ville de Goma. 

Les coulées de lave ont traversé la ville détruisant 13% de sa surface avant de terminer leur course dans le lac Kivu. Une centaine de personnes a été tuée à la suite de cette éruption. Celle-ci a également occasionné quelque 100.000 sans-abris et ruiné 80% de l’économie locale. Une grande partie de la partie est de la ville avait été ensevelie par la lave, y compris la moitié de la piste de l’aéroport.

La position géographique 

L’essentiel à retenir est que, les huit volcans se succèdent à travers la chaîne des Virunga située dans le rift est-africain. Deux forment la frontière entre la RDC et le Rwanda. Deux autres forment la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda ; l’un se situe à l’intersection entre les trois pays. Les trois restants s’élèvent sur le sol congolais, dont le Nyiragongo (3.470 m) et le Nyamulagira (3.058 m) qui sont actifs. Sur ces huit volcans, seuls ces deux derniers sont actuellement actifs. Autant dire que la ville de Goma se situe au pied de ces deux volcans en activité.

La création de l’OVG

A la suite de l’éruption du volcan Nyiragongo en 2002, cet  observatoire sismique a été créé à Goma, dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. C’est le potentiel centre dynamique de surveillance des mouvements sismiques à l’Est du pays.

La mission exclusive 

Il s’agit là, d’une branche détachée du département de géo-physique du Centre de recherches en sciences naturelles de Lwiro, l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) est situé sur le mont Goma, à proximité du centre de la ville éponyme. Le devoir principal de l’OVG est donc la surveillance des deux volcans actifs de la chaîne des Virunga : le Nyiragongo et le Nyamulagira.

Paul Zaïdi 

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