Justice : Le Révérend Paul Mukendi reconnu coupable d’une autre agression sexuelle (justice Canadienne)

La Couronne réclame une peine d’emprisonnement de deux ans qui s’ajouterait à la peine de huit ans déjà prononcée contre Paul Mukendi dans un précédent procès pour agression sexuelle. Le pasteur évangéliste Paul Mukendi, en cavale en République démocratique du Congo, est reconnu coupable d’une autre agression sexuelle sur une ex-fidèle, survenue cette fois en 2006, à Québec.

Au terme du second procès du fondateur du Centre évangélique Parole de vie, qui s’est déroulé en l’absence de l’accusé au palais de justice de Québec cette semaine, le juge Jean Asselin a donné raison à la plaignante dans ce dossier.

Le magistrat a qualifié le témoignage de la victime, une femme aujourd’hui âgée de 53 ans, de crédible et sans contradiction apparente. L’ancienne fidèle a raconté devant le tribunal avoir connu Paul Mukendi en 2003 lors d’une conférence d’évangélisation à Québec, avant de s’impliquer au sein de l’église du révérend. Selon son récit, elle a été violée peu de temps après avoir arrêté de fréquenter le Centre évangélique Parole de vie, en 2006.

Elle dit aussi avoir été oppressée financièrement par le pasteur, qui lui soutirait des milliers de dollars. Paul Mukendi, qui devait la raccompagner chez elle le soir de l’agression, s’est plutôt rendu en voiture sur un terrain vague de l’ancienne cimenterie de Beauport. Dans un boisé, le révérend, alors âgé d’une vingtaine d’années, a forcé la plaignante à avoir une relation sexuelle avec lui.

Après avoir refusé les avances de Mukendi, qui voulait lui faire le sexe, la victime a tenté de rentrer dans la voiture. C’est là qu’il m’a attrapée par les habits et il m’a tirée, a-t-elle témoigné. Après, il a écarté mes jambes et a tiré ma bobette tout de suite, a-t-elle rapporté. Paul Mukendi l’a ensuite pénétrée de force.

Outre la crédibilité de la victime, le juge Asselin a aussi souligné l’absence de Paul Mukendi pour ce procès comme un facteur incriminant. Il y a lieu de tirer une conclusion défavorable de l’absence de l’accusé, a-t-il dit.

Dix ans de prison au total ?

Le procès de Paul Mukendi devait au préalable s’échelonner sur quatre jours. En son absence et sans avocat de la défense, seule la plaignante a été entendue pendant à peine une heure, mardi, sans être contre-interrogée.

Malgré ce contexte peu commun, le juge estime que la victime a satisfait tous les critères et prouvé la culpabilité de l’accusé hors de tout doute raisonnable.

Les observations sur la peine de Paul Mukendi ont eu lieu tout de suite après la lecture du verdict par le juge Asselin. Me Sonia Lapointe, avocate de la Couronne, a réclamé deux ans d’emprisonnement consécutifs à toute autre peine prononcée contre Mukendi. En ajoutant les huit ans imposés à son premier procès, il devrait donc purger un total de 10 ans de pénitencier.

Selon Me Lapointe, l’ascendant qu’avait l’accusé sur la victime, notamment financièrement, la violence des gestes reprochés et la position d’autorité du révérend au sein du Centre évangélique Parole de vie représentent des facteurs aggravants justifiant une peine distincte.

Le juge prononcera la peine vendredi.

Agression sur une mineure

Il s’agit de la deuxième condamnation pour agression sexuelle contre l’homme de 44 ans. En février 2020, il a été reconnu coupable d’agression sexuelle et de voies de fait sur une adolescente, pour des faits s’échelonnant de 2002 à 2014.

Il a été condamné à huit ans d’emprisonnement, une peine qu’il n’a pas commencé à purger puisqu’il a fui le Canada en août dernier.

Paul Mukendi s’est rendu en République démocratique du Congo, son pays natal. Deux jours après avoir été débouté en Cour d’appel en lien avec son premier procès d’agression sexuelle, il a quitté le Canada par l’aéroport Pearson de Toronto. Il ne s’est donc pas livré aux autorités à l’échéance du 20 août, ordonnée par la Cour d’appel.

Un mandat d’arrestation a été lancé contre lui. Le Canada et le pays africain ne partagent toutefois aucun traité d’extradition. Paul Mukendi s’affiche par ailleurs sans gêne en République démocratique du Congo.

Selon ses réseaux sociaux et selon une enquête en ligne menée par la police de Québec, il a assisté à divers événements en sol congolais, en plus de convoquer une rencontre avec ses fidèles dans la capitale Kinshasa, du 16 au 18 décembre.

Radio Canada

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