Kinshasa : Une commission pour enquêter sur l’érection des stations d’essence mise sur pieds (Godé Mpoy)

Choqués par le désordre qui a élu domicile à Kinshasa, les députés provinciaux sont montés au créneau pour dénoncer l’anarchie dans le secteur pétrolier. Trois élus se sont dressés sur la ligne de front. Il s’agit de Peter Kazadi, élu de la commune de Lemba, Buambutu Jeef, élu de la commune de Kinshasa et Mike Mukebayi, élu de la commune de Lingwala.      

C’était au cours de la plénière du lundi 7 juin 2021, à l’hémicycle de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, sous la direction du Président Godefroid Mpoyi Kadima. Ils ont tiré la sonnette d’alarme sur les dangers d’incendie qui menacent de brûler la ville de Kinshasa. Et si l’on n’y prend garde, un incendie généralisé ferait partir en fumées de milliers de mètre cubes de carburant gérés par des mains inexpertes. 

L’élu de Lemba s’est pour sa part insurgé contre l’érection d’une station-service en face de l’ex- camp Mobutu, avec dans son souterrain, un grand réseau des câbles électriques de la Société Nationale d’Electricité (SNEL). A l’en croire, il s’était interposé pour exiger l’arrêt des travaux de construction. Contre toute attente, lesdits travaux ont repris depuis des jours avec force. Peter Kazadi déplore ainsi le fait qu’à  4 mètres, un mur bloque délibérément des familles entières à se mouvoir librement pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. Pour lui, l’on est en train d’exposer la capitale à une grave catastrophe humanitaire, aux conséquences incalculables si l’Assemblée provinciale de Kinshasa n’anticipait pas les événements. 

Quant au député Buambuta Jeef, il a dénoncé la construction d’une station-d’essence au croisement des avenues Kabinda et Huileries, précisément à l’endroit réservé au site destiné à déverser les déchets de ménages avant leur transfert vers le centre d’enfouissement.   

Peu avant de soumettre cette situation à l’approbation de la plénière, l’élu de Lingwala a porté une nouvelle touche, en éclairant ses pairs sur un plan qui est déjà mis en exécution. Ledit plan consiste à ériger 50 stations-service sur l’ensemble de la capitale. 

Pour Mike Mukebayi, c’est le plan concocté par un opérateur pétrolier qui a mis du paquet dans l’affaire. 

Curieusement, ces différentes constructions se font dans la confusion totale sans le moindre respect de normes en la matière, aussi bien dans la construction que dans le stockage des produits pétroliers. Un produit inflammable à haut risque, représente un danger majeur. Pour les observateurs avertis, le silence des autorités ayant dans leurs attributions la gestion du carburant  et la protection des personnes et de leurs biens, est coupable.  

Séance tenante, la plénière a levé l’option sur proposition du Président Godé Mpoyi, de mettre sur pied une commission d’enquête pour tirer au clair le dossier d’érection de stations d’essence à travers toute la ville de Kinshasa. Les élus de Kinshasa n’arrivent pas à comprendre la ruée vers les stations-service qui viennent se juxtaposer avec les anciennes, ou voir même les concurrencent.    

Comme si cela ne suffisait pas, Kinshasa est devenu depuis des décennies, un réservoir de stockage à souhait du carburant dont les sources de ravitaillement sont douteuses. Les parcelles où vivent  des familles entières sont transformées par des opérateurs pétroliers, en grands entrepôts de stockage du carburant.

 La très célèbre place « Mariano » dans la commune de Ngiri-Ngiri est le marché du carburant par excellence de la capitale où le carburant est vendu à ciel ouvert. Ce type de marché se retrouve presque dans toutes les 24 communes de la capitale, mettant en danger, les vies des Kinoises et Kinois.  

Dans les parcelles, les familles cohabitent avec des fûts d’essence, du pétrole, de gas oil et différents lubrifiants, les exposant constamment à la mort. L’avenue Mopono dans la commune de Ngiri-Ngiri a été victime d’un incendie intervenu lors du déchargement du carburant en plein jour. Et, plusieurs familles locataires dont celle du confrère Eugène Khonde, avaient vu tous leurs biens et diplômes ravagés dans cette parcelle transformée en dépôt de stockage du carburant. Cela fait entre 5 à 6 ans, croit-on savoir que le verdict du procès intenté contre les auteurs de cet incendie tarde pour rétablir le confrère dans ses droits.

Rédaction/le phare

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