Marche de l’opposition : 3 policiers aux arrêts, 9 autres blessés, des arrestations (Gén. Sylvain Kasongo)

La marche d’opposants organisée samedi à Kinshasa, en République démocratique du Congo, a occasionné l’arrestation de 3 policiers, des blessures de 27 policiers et des arrestations, a confirmé la police ville de Kinshasa, tard dans la soirée, dans un communiqué reçu  le même jour à l’ACP.

« Le commissariat de la Police de la ville de Kinshasa (…) présente un bilan provisoire de  6 machettes saisies entre les mains de certains manifestants drogués, de 27 policiers blessés, dont 1 est dans un état comateux ,et de 3 grièvement par les projectiles lancés par les manifestants, de  14 individus auteurs des actes de vandalisme contre le sous-commissariat de l’avenue ‘’Kianza’’, d’une journaliste blessée, de 2 véhicules ‘’Land cruiser’’ de la police caillassés et  de 3 policiers auteurs de brutalités contre les manifestants et sur un mineur arrêtés », a confirmé la police dans ce communiqué.    

« L’opposition n’a pas accepté la décision de l’autorité urbaine. Dans leur stratagème, ils voulaient des incidents. N’eut été l’approche de la police de dialoguer, on allait avoir beaucoup de casses. Il y’ a eu beaucoup de stratégie pour nuire. Qu’à cela ne tienne, la police a bien travaillé, malgré les dérapages de certains policiers », a affirmé, pour sa part, le commissaire provincial de la police, ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo.

Le dispositif sécuritaire

Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila allant dans le même sens, a désapprouvé le comportement des opposants.

« L’ Exécutif provincial (de Kinshasa)(…) a constaté avec amertume, dans le chef des partis de l’opposition, essentiellement composés de l’ECIDé, LGD, Ensemble pour la République et Envol, une violation flagrante des orientations données à l’issue de la réunion d’harmonisation tenue entre l’Hôtel de ville de Kinshasa et les secrétaires généraux mandatés en date du 18 mai 2023 et ce, en vue de préserver l’ordre public », a-t-on lu dans un communiqué gouverneur reçu dimanche à l’ACP.

« Plusieurs actes de vandalisme des services publics ont été posés dans la commune de Ngaba par des militants identifiés ECIDé et Ensemble. Face à cette situation, une plainte sera déposée dès ce lundi 22 mai 2023 à charge des organisateurs de cette manifestation », a tranché le document.

Un affrontement frontal a été évité de justesse entre les militants de l’opposition et ceux de l’ Union sacrée de nation (Usn), la majorité,  aux environs de l’avenue Inga, dans la commune de Bandalungwa, où des militants des partis alliés à l’Usn, habillés en T-shirts portant les inscriptions «Marche de santé », imprimés sur l’effigie du Chef de l’Etat, ont eu à  organiser, à leur tour, une marche pacifique.

Ces derniers avaient été contraints par la police à prendre un autre itinéraire, notamment l’avenue SAIO dans sa partie située, dans la commune de Ngiri-Ngiri, où patrouillaient le « Groupe mobile d’intervention » de la Police nationale congolaise. 

 Par contre, l’ambiance  était normale sur l’avenue de l’Enseignement, où se trouvent les sièges de plusieurs partis politiques.

Au croisement des avenues Sendwe, Kasa-Vubu et Triomphal, c’était une haute surveillance policière, alors qu’à YMCA, point de chute recommandé par l’hôtel de ville, il y a eu quelques militants sur place, sous l’encadrement des éléments de la police.

Marche de soutien de la ligue des jeunes de l’UDPS

Une marche de soutien de la ligue des jeunes de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) aux forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a également été organisée le même samedi, à Kinshasa, a constaté l’ACP.

« L’objectif poursuivi par la jeunesse de l’UDPS est celui de montrer à la face du monde que la population congolaise dans son ensemble, et en particulier celle de Kinshasa, reste derrière les FARDC et les soutient. Nous prêtons main forte à nos vaillants guerriers qui sont au front face à l’agresseur Rwandais », a déclaré le président fédéral de la ligue des jeunes de l’Udps, section  Lukunga,  Israël Kabenda Kayuwa.

En route, ils scandaient des chansons et des slogans, soutenant les  autorités du pays, ce dans le calme total.

« La population congolaise dans son ensemble avait choisi le Chef de l’État  comme son guide. Après ce premier mandat, ce même peuple va le reconduire en lui offrant un deuxième mandat », a ajouté le président de la ligue des jeunes de l’UDPS.

La journée de samedi a également connu un engouement des femmes veuves de l’Udps qui ont marché pacifiquement pour apporter leur soutien aux Fardc.

« Nous sommes toujours derrière chaque idée qui cadre avec la vision du Président de la République. Voilà ce qui justifie notre présence en ce lieu, nos maris qui ont combattu sont partis, nous combattons aujourd’hui ensemble avec nos jeunes qui continueront de combattre après nous », a laissé entendre Mme Marthe Bitone, veuve d’un membre dudit parti décédé.

 « La marche de ce samedi 20 mai visait trois objectifs à savoir, l’insécurité dans l’Est de la RDC, le coût cher de la vie et le processus électoral en cours dont le but est de faire élire le Président Tshisekedi. », a déclaré pour sa part Moise Katumbi, membre de l’opposition.

Et de poursuivre : « Nous tenons à dénoncer la barbarie et les bavures policières que nous venons de vivre. Nous avons enregistré des blessés légers et graves. Deux de nos députés ont été malmenés comme des vulgaires. Nous dénonçons également plusieurs interpellations parmi nos militants. Nous osons croire qu’ils soient libérés aujourd’hui même », avant d’annoncer la poursuite, dans les jours à venir, d’autres manifestations populaires.

Le ministère des droits humains condamne la violence

Par ailleurs,le ministère des droits humains à l’issue condamné, dans un communiqué parvenu dimanche à l’ACP, « les actes de violences perpétrés par certains éléments de sécurité lors de la marche( …)».

 « Bien que comprenant à juste titre les impératifs de sécurité intérieure imposés par les nombreux défis auxquels font face la ville de Kinshasa et ses environs, nous condamnons avec la dernière énergie les actes de répressions perpétrés par certains éléments de sécurité face aux manifestants de ce samedi 20 mai 2023 », lit-on dans ce communiqué signé par le ministre des droits humains, Albert-Fabrice Puela.

« En même temps que les actes de brutalité tant sur les mineurs, les compatriotes majeurs, que sur les acteurs politiques ne sont en aucune façon acceptables », a souligné le ministre.

Albert-Fabrice Puela a, par contre, appelé  « à une responsabilisation collective et individuelle, pour intérioriser les impératifs sécuritaires, le non enrôlement des mineurs dans des combats politiques, le respect tant des lois de la République, que des orientations des autorités politico-administratives ».

Le ministre Puela a, enfin,  exigé de la justice congolaise « des enquêtes urgentes pour que les responsabilités soient établies sur les différentes violations constatées des droits de l’homme pour que ce cycle de violence n’appartienne plus qu’au passé ». 

Rédaction/ ACP

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