Nord-Kivu: De la rébellion à un parti politique, lorsque le ciel s’assombrit à l’Est de la RDC, faudra-t-il compter sur Mbusa Nyamwisi?

Antipas Mbusa Nyamwisi naquit en 1959 dans une riche famille dans le secteur de Rwenzori, ce dernier tire sa force d’un réseau bâti sur plusieurs échelles, de Butembo à Kinshasa, de Beni à Kampala, de Johannesburg à Bruxelles. Héritier d’une lignée de chefs coutumiers Nande, il s’est d’abord nourri de la forte assise locale de son frère aîné, Enoch Muvingi Nyamwisi, ancien Ministre de Mobutu Sese Seko en charge de la culture et arts, assassiné le 5 janvier 1993.

Il y a encore une vingtaine d’années, Antipas Mbusa Nyamwisi dirigeait l’une des grandes rébellions armées de l’Est de la RDC « le Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani/Mouvement de libération (RCD-K/ML)« . Cet entrepreneur politico-militaire a été parmi les principaux belligérants de la deuxième guerre du Congo (1998-2003). Se sentant menacé par le pouvoir, il a pris les chemins de l’exil en 2012.

Sa présence en RDC est un enjeu de retour politique nationale, préalablement prescrit dans l’accord de la Saint Sylvestre, signé entre la majorité présidentielle et l’opposition sous l’égide de l’Eglise catholique le 31 décembre 2016 dont, son effectivité a été possible lors de l’alternance pacifique à la magistrature suprême du pays, entre Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et Joseph Kabila Kabange.

La mystérieuse nébuleuse, les rebelles Ougandais de l’ADF sont tenus responsables du massacre de milliers des civils dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo depuis octobre 2014, cependant l’inaction absolue de Mbusa Nyamwisi considéré en fonction du leader de la communauté Nande sur l’échiquier politique, est un signe potentiel d’une léthargie face à l’escalade de l’insécurité dans la région orientale du pays.

Mbusa est informé à l’avance des plans politiques et militaires des Ougandais en RDC.

Plusieurs fois Ministre de Joseph Kabila, Mbusa Nyamwisi, pendant qu’il était en exil en Afrique du Sud, il s’était présenté contre Kabila à la présidentielle (contestée) de 2011. Fin octobre, il avait accusé, au micro de la Radio Française RFI, un général proche de l’ancien chef debl’Etat Joseph Kabila de « complicité » avec les rebelles de l’ADF, présents dans les agglomérations de Beni depuis l’année 1995.

Tout laisse croire plutôt, que Monsieur Antipas Mbusa Nyamuisi qui, depuis sa jeunesse a nagé dans ces eaux glauques, a hérité d’une tradition de trahison et d’aventurisme politique stipendiés que l’évolution subséquente de la situation dans le pays n’a à aucun moment démenti.

Mbusa «le dernier-né» en Nande, est réapparu sur les réseaux sociaux en Décembre 2019, affirmant qu’il tiendrait main forte les manœuvres du Président Félix-Antoine Tshisekedi pour la pacification de la région malheureusement, rien ne cloche jusque là, une promesse qui semble irréaliste et farfelue.

Paul Zaïdi

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