RDC : Tshala Muana, les bons et les mauvais souvenirs d’une carrière glorieuse

De son vrai nom Elisabeth Muidikay, Tshala Muala, la « Mamu nationale », est une figure emblématique et modèle pour les jeunes de la génération montante de la musique en République Démocratique du Congo et dans le continent. Toutefois, témoigne-t-elle, son début dans l’art d’Orphée n’a pas été facile à cause du manque d’encadrement artistique. Pas de producteur, ni paroliers, la chanteuse avait des difficultés énormes malgré tout le talent qu’elle possédait dans la danse ou dans la chanson.

Née le 13 mai 1958 à Lubumbashi, de parents originaires de Kananga au Kasaï central, la cantatrice congolaise a commencé sa carrière musicale vers 1978 à Kinshasa comme danseuse chez la chanteuse Abeti Masikini dans le groupe « Les Redoutables » et dans l’orchestre « Tcheke Tcheke Love » de Mpongo Love.

Mais, c’est en Afrique de l’Ouest, rappelle-t-on, qu’elle a débuté sa fructueuse aventure musicale de manière professionnelle en solo.

Contrairement à d’autres femmes dans la musique, Tshala Muana appelée affectueusement ‘‘Mamu nationale’’ par les Congolais, a réussi son parcours seule, après l’avoir taillé dans le roc.

Evidemment, elle a connu des tempêtes mais aussi la gloire de la musique au pays et partout où elle s’est produite en Afrique, Europe, Asie et Amérique.

Des trophées, des cadeaux précieux (or et argent) ainsi que des scènes mythiques du monde, elle en a eu de tout genre durant sa vie artistique.

Son courage, sa patiente et sa discipline ont fait d’elle une référence incontestable pour la génération future en Afrique.

Considérée comme une dame de fer, l’auteur de la célèbre chanson « Malu » fête cette année ses 62 ans d’âge et ses 42 ans de carrière professionnelle dans l’art d’Orphée.

Chanteuse stylée   

Une référence de la célébrité féminine dans la musique, Tshala Muana est glorifiée grâce à sa prouesse artistique dans l’arène musicale africaine. Son nom rime avec le rythme, cadence et mouvement.

Chanteuse, danseuse, auteure-compositrice et interprète de haute facture, cette grande dame est amoureuse des airs musicaux à la fois traditionnels et populaires.

Elle a beaucoup contribué à la promotion de la chanson du terroir en la poétisant et modernisant.

Au Congo Kinshasa, des musiciennes de la trempe de Tshala Muana restent à compter au bout de doigts.

Avec plus de 20 albums à son actif, Mamu nationale est l’une des artistes respectées pour son apport à la valorisation et à la promotion de ce style musical originel appelé « mutwashi » qu’elle a bien puisé dans sa tradition et a modernisé, avant de l’exporter à travers le monde. Faire le plaisir aux mélomanes de la bonne musique reste encore et toujours sa passion. La Reine de Mutwashi continue à bosser malgré le poids de l’âge.

« Je n’arrête pas encore avec la scène. Maintenant, le public va vivre la deuxième étape de ma carrière. Parce que j’ai atteint une expérience d’une femme très aguerrie », a indiqué Tshala Muana.

Plus de 40 ans de vie de scène avec succès, Mamu nationale a toujours été reconnaissante à son Créateur Dieu, le Tout-Puissant qui a beaucoup contribué à la réussite de sa carrière musicale.

Souvenir choc  

A chaque occasion de la célébration de son anniversaire, Tshala Muana se souvient de la grandeur et de l’amour de Jésus-Christ qui est venu la visiter un jour alors qu’elle se retrouvait en la salle d’urgence d’un hôpital au Malawi.

« L’accident mortel de circulation dont j’ai été victime au Malawi qui a causé la fracture de quatre de mes cotes, reste le mauvais souvenir de ma vie d’artiste », a souligné Elisabeth Muidikay.

Profitant de la force que Dieu lui prête encore, la doyenne rêve déjà d’une nouvelle génération de chanteuses qui va prendre la relève de la musique moderne. Raison pour laquelle, elle se donne corps, âme et esprit dans l’encadrement et promotion des jeunes filles qui ont compris sa vision.

Car, explique-t-elle, la musique est le plus beau métier du monde. Mais, elle est très difficile pour les êtres féminins. D’où, les filles doivent être sérieuses, dynamiques, patientes, adaptatives, courageuses et fidèles envers leurs encadreurs. Qu’elles ne viennent pas dans la musique pour défier les autres ou faire la prostitution. Qu’elles ne soient pas légères. Car, il y a beaucoup de tentatives d’hommes qui sont comme des loups vis-à-vis des brebis. La montée d’une fille dans la musique demande beaucoup de sacrifices. « En tout cas en RDC, pour qu’un être féminin réussisse dans la musique, il faut qu’elle soit bien encadrée. Au cas contraire, elle ne fera rien », a renchéri la Mamu nationale.

Rédaction / La Prospérité

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