RDC : Détenu à la DEMIAP, voici les raisons de l’arrestation de Salomon Kalonda, très proche de Moïse Katumbi

Le temps se gâte pour la Démocratie en RDCongo ! Aux environs de 11 heures, ce mardi 30 mai 2023, une escouade d’éléments de la DEMIAP s’est emparée de Salomon Idi Kalonda, le plus proche conseiller de Moïse Katumbi. Devant le personnel de l’aéroport et les voyageurs sidérés, le collaborateur le plus influent de l’ancien gouverneur du Katanga a été conduit à une destination inconnue.

Depuis plusieurs jours, la rumeur circulait dans la capitale de la volonté du pouvoir de neutraliser les hommes les plus influents de l’entourage de Moïse Katumbi au rang desquels Salomon Idi Kalonda, le conseiller spécial, et Olivier Kamitatu, le directeur de cabinet et porte-parole du candidat à la prochaine présidentielle. Il ne fait plus aucun doute que dans le sérail présidentiel et au sein de l’UDPS, M. Katumbi est devenu la cible de toutes les attaques. L’enlèvement brutal de Salomon Idi Kalonda à l’aéroport de Ndjili confirme la dérive autoritaire du pouvoir de Félix Tshisekedi

Une dizaine d’hommes en tenues civiles ont embarqué sans ménagement au vu et au su de tout l’aéroport le conseiller spécial de M. Katumbi dans une jeep pick up 4X4 vers une destination inconnue. Ce kidnapping est intervenu au moment où Moïse Katumbi et sa délégation allaient embarquer dans leur avion à destination de Lubumbashi.

Au regard des premières informations qui filtrent, ce sont les hommes du service de l’intelligence militaire congolaise qui ont agi. Sous les ordres du général Ndaywell, le fils du grand historien formé à l’académie militaire, les hommes du DEMIAP sont passés à l’action sur instruction de la présidence de la République.

L’ombre de Dany Banza

A la manœuvre de cette énorme bavure, un nom revient sur toutes les lèvres, celui de Dany Banza Maloba. Après une courte disgrâce de quelques mois, le jeune leader Katangais a repris ses fonctions d’ambassadeur itinérant de Félix Tshisekedi. Ce retour au premier rang dans l’entourage du Chef de l’Etat congolais fait suite à la promesse faite par Dany Banza à F. Tshisekedi de désarticuler complètement la machine politique de Moïse Katumbi et anéantir les ambitions du chef de file de l’opposition.

Pour la petite histoire, Dany Banza et Moïse Katumbi se connaissent bien. Longtemps, l’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat fut un des protégés et confident de l’ancien gouverneur du Katanga. A ce titre, Dany Banza connaît les rouages de la maison Katumbi. Aujourd’hui, il fait partie du petit cercle chargé des stratégies de Félix Tshisekedi en vue des prochaines élections.

« Félix Tshisekedi a décidé de remettre Dany Banza en fonction pour mieux contrôler le Katanga. Il est non seulement chargé d’avoir l’œil sur les gouverneurs du Haut Katanga et du Lualaba mais également d’élaborer les stratégies pour casser Moïse Katumbi », affirme un analyste qui poursuit «C’est ainsi qu’à la veille du voyage en Chine du Chef de l’Etat, une réunion de stratégie a été organisée au cours de laquelle il a été décidé de neutraliser les hommes de Katumbi».

Toujours les mêmes rengaines

Les investigations qui sont menées rapportent que le DEMIAP a été mis en action après que Dany Banza ait révélé qu’un des membres de l’entourage de Salomon Kalonda serait un ancien officier des FARDC. A l’image de la rocambolesque affaire des mercenaires au cours de laquelle l’ancien régime s’était discrédité, le nouveau régime cherche à associer le nom Moïse Katumbi à un coup d’Etat. Rien de moins !

Dans les chancelleries, on redoute que l’arrestation de Salomon Idi Kalonda ne vienne embraser la situation dans des provinces comme le Maniema et le Katanga, deux fiefs de l’opposition. Leader reconnu du Maniema, Salomon Kalonda avait récemment vécu une tragédie lors de son enrôlement. Il y a quelques semaines, le gouverneur intérimaire de la province avait recruté des éléments d’un groupe armé afin de créer des incidents à Kindu et empêcher Mr. Kalonda de prendre sa carte d’électeur. La journée s’était terminée dans un bain de sang par la mort d’une personne et des dizaines de blessés. Une plainte court aujourd’hui à l’endroit des instigateurs de ces incidents sanglants.

« Il est anormal et préoccupant qu’on procède à l’arrestation d’une personnalité politique en violant les règles basiques et les plus élémentaires du droit. Aucune interpellation ne peut être opérée sans un mandat de comparution. On traite les opposants comme de véritables terroristes », dénonce un député de l’opposition qui traduit le malaise grandissant dans la classe politique. « Après la répression barbare de la marche pacifique du 20 mai dernier, le régime de Tshisekedi accumule les mauvais points », affirme-t-on dans les chancelleries. Pour les observateurs avertis, empêcher Moïse Katumbi de se rendre au Kongo Central et à Kikwit et ensuite procéder à l’enlèvement de son plus proche conseiller démontrent la peur qui s’est installée dans les rangs de l’UDPS et de la présidence.

La menace Jean-Pierre Bemba

Parallèlement à l’arrestation de Salomon Idi Kalonda, Félix Tshisekedi a ouvert un autre front. L’irrésistible montée en puissance de Jean-Pierre Bemba suscite des remous dans la famille présidentielle. « Nous avons fait une erreur en nommant cet homme à la tête de la défense. On sait qu’il a gardé des réseaux à Brazzaville et qu’il fait traverser ses hommes pour prendre le contrôle de Kinshasa » reconnaît-on dans les couloirs du Palais de la Nation. L’arrestation récente suivie de la libération du général Mbiato, le directeur de cabinet du Vice-Premier Ministre de la défense, fait partie de la stratégie d’intimidation tout azimut adoptée par les hommes de F. Tshisekedi. Désormais, le régime a pris la voie d’un véritable repli sur soi qui contraste avec les photos de famille élargie de l’Union Sacrée.

Devant le spectacle de plus en plus sidérant de la fin des espoirs du retour à une démocratie apaisée, « Le recours aux méthodes de la dictature ne peut que rendre la situation explosive dans le pays », affirme un proche de Delly Sesanga. Tous les leaders de l’opposition se sont levés contre le sort réservé à Salomon Idi Kalonda. Il faut redouter qu’au lieu d’installer la terreur, le pouvoir ne s’isole davantage devant une population qui vit dans une pauvreté extrême.

A 7 mois des élections, la RDCongo semble être devenue une véritable bombe à retardement.

Rédaction/ lecongoquonaime.com

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