Il y a de cela plusieurs jours que le Président de la République, Felix Tshisekedi Tshilombo avait réuni l’équipe multisectoriel de lutte contre la pandémie de coronavirus au tour du Professeur Muyembe Tanfum, pour trouver des pistes des dispositions afin d’éviter la deuxième vague de la covid-19 qui arrive en RDC. Ainsi, un couvre-feu a été décrété dès le vendredi 18 Décembre de 21h00 à 05h00.
C’est dans cette optique que, le cadre de concertation de la société civile du Haut-Katanga via sa branche de la gouvernance sécuritaire, a organisé une rencontre le vendredi 18 Décembre sous le thème : « Journée de réflexion sur la problématique du couvre-feu décrété par les autorités congolaises face au contexte sécuritaire du Haut-Katanga ».
Prenant la parole en premier, Monsieur Tshoz Team Leader de la gouvernance sécuritaire, commence par donner un bilan de l’insécurité dans la ville de Lubumbashi pendant les six (6) derniers mois ; étant donné que l’insécurité reste une préoccupation majeure des acteurs de la société, du gouvernement voire du monde scientifique, qui dans leurs propositions et différentes études, sont à la recherche des solutions appropriées pouvant assurer la paix et la quiétude publique à la population de la province du Haut-Katanga en général et villes telle que Lubumbashi, Likasi et Kasumbalesa en particulier. Le constat fait est que, « plus de 4417 familles ont été victimes de viol, vol, torture, assassinats au premier semestre de l’année en cours soit du mois de Janvier au mois de Juin. 96 cas de meurtres ont été dénombrés en majorité les femmes qui n’ont pas bénéficié d’un encadrement psychologique de la part du gouvernement congolais. Tous ces cas étaient enregistrés au mois de Mars, Avril et Mai 2020 avec une moyenne de 7 cas par jour de vol, chiffre jamais atteint dans la province du Haut-Katanga depuis l’avènement de la décentralisation et découpage du Grand Katanga » ; indique-t-il.
D’où la société civile a fait le constat selon lequel, tous ces événements se sont déroulés au mois de Mars, Avril et Mai ; mois ouvrant l’état d’urgence proclamé par Felix Antoine Tshisekedi suite à la pandémie de coronavirus. « En application de cette décision, plusieurs programmes et initiatives visant l’amélioration de la gouvernance sécuritaire n’ont pas été mises en œuvre particulièrement dans la province du Haut-Katanga ; conséquence on a constaté l’augmentation des cas de criminalité », insiste Monsieur Tshoz.
A la sortie, il a donné les motivations de cette journée de réflexion au sein de cadre de concertation de la société, « c’est en rapport avec les inquiétudes de la population par rapport au couvre-feu instauré par le chef de l’Etat sans tenir compte des réalités des provinces. Quant à nous, nous avons estimé que la mesure est plus sécuritaire que sanitaire ».
Tandis que, Jeff Mbiya, l’un des organisations de cette journée de réflexion et acteur de la société civile, après avoir passé en revue la situation sécuritaire dans certains territoires qui constitue la province du Haut-Katanga, il est revenu sur le problème de la prison centrale de Kassapa qui a connue plusieurs tentatives d’évasion il y a de cela deux mois. « En menant les études il fallait savoir, les évasions viennent de l’intérieur ou de l’extérieur ? Plus de neuf (9) pavillons ont été perdu et les bureaux administratifs ; à 70% les détenus qui sont dans cette maison pénitentiaire n’ont de situations judiciaires connues. 10 femmes victimes de viol ont été transférée à la prison de Boma et plus de 270 éléments Bakata-Katanga se sont volatiliser dans la nature et représente une menace pour la ville de Lubumbashi ».
Répondant aux questions des journalistes, Jeff Mbiya souligne que « Il est très important qu’on puisse augmenter le niveau d’alerte parce que nous sommes pendant la période festive mais aussi rappeler à la population de rester vigilante et collaborer avec le service de sécurité pour arriver la protection de la population et leurs biens ». Comment le service de sécurité va-t-il s’y prendre du fait qu’il est dans une phase de redynamisation ? il note que, « Il faut juste demander au responsable numéro un du conseil provincial de sécurité, le gouverneur de province avec ses parties prenantes qui s’occupent purement des opérations notamment région militaire, zone de défense, ANR et DGM de commencer par la vulgarisation et mobilisation de leurs hommes et d’élargir à travers le principes civilo-militaire c’est-à-dire mettre en confiance la population pour bénéficier de sa collaboration. Assurance-confiance qui aura pour conséquence l’amélioration de la gouvernance sécuritaire dans la province du Haut-Katanga, avec comme retombé la paix et le développement ».
Il faut signaler que, le couvre-feu faisant partie des dispositions du chef de l’Etat Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo pour stopper la 2e vague de la covid-19 a commencé le vendredi 18 Décembre 2020, de 21h00 à 05h00 sur l’étendue du territoire national.
Simon Mutombo
