Tribune : Tharcisse Kasongo Mwema Y’ambayamba, le parcours d’un homme emblématique (Jean-Pierre Eale)

C’est à la fin du rallye Safari du Zaïre de 1983 que je fais la connaissance d’un nouveau journaliste sportif venu de Lubumbashi, un an auparavant et qui s’illustrait dans la présentation des programmes de sports. Il le fait tellement bien qu’il devient tout de suite le chouchou des sportifs car il est de la trempe de Lucien Tshimpumpu, Paul Basunga et Célestin Kabala.
Très vite aussitôt, il quitte la direction des sports pour celle des informations.

Prenant l’ascenseur (et le galon vient avec), en reconnaissance de ses brillantes prestations, il gagne la confiance de la hiérarchie et devient sous-directeur.

De fil en auguille, il est affecté à la présidence de la République et devient chef de l’équipe de reportage. A ce propos, je me rappelle une indiscrétion à la suite de sa nomination au service de presse de la présidence. On a rappelé au maréchal Mobutu qu’il était muluba. Ce qui, en ce temps-là renvoyait à l’appartenance éthique de l’opposant farouche à son régime, Etienne Tshisekedi. Et Mobutu en rigolant répondit : »Il sera vite exorcisé… ». Tharcisse Kasongo Mwema ne s’est pas départi de son flegme et sa sérénité a fait le reste. Là encore, il s’impose par sa faconde (élocution facile) rendant attractifs ses reportages.

Après le discours de l’ouverture du 24 avril 1990, il signe une pétition avec ses confrères pour exiger la liberté d’information. Ça lui a coûté son poste. En 1992, le voilà qui quitte le pays et s’en va en France. Quelque temps après, ses états de service lui ouvrent les portes de RFI où il présente l’edition Afrique à la grande satisfaction de tout le monde et devient la fierté des congolais. Sa présentation captive et invariablement les Africains l’adoptent.

En 2008, il quitte Paris pour enseigner et faire des recherches à l’Université de Lubumbashi. Quatre ans plus tard, c’est-à-dire en 2012, le gouverneur de la Banque centrale de la RDC, Claude Masangu, décide de lancer une télévision dans la capitale du cuivre et fait appel à son expertise pour mettre sur pied RTK (Radio Télé Kyondo). Je le retrouve en 2013 travaillant en étroite collaboration avec Charles Dimandja Wembi, son adjoint, avec qui il a faut les beaux jours de la Voix du Zaïre.

En ma qualité de Conseil en communication de Gécamines à l’époque, j’avais collaboré avec RTK pour la diffusion des campagnes d’entretien de l’image de cette entreprise minière.
Depuis, je l’ai perdu de vue jusqu’au 29 avril 2019 lorsque j’apprendrais par la RTNC sa nomination en qualité de porte-parole du chef de l’Etat après 48 ans de métier.
Agé de 68 ans, Tharcisse Kasongo est marié à Mbungu Tshibangu, une ancienne journaliste et collègue de l’ex-OZRT. Comme d’habitude, de retour presque à la télévision, il y a un an, on le revoie faisant les compte-rendu des décisions de la présidence de la République (ordonnances présidentielles et autres), je me suis dit intérieurement : « voilà que tu as récupéré ta place de présentateur-vedette laissée vacante. Ça nous a manqué longtemps ».

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